Directives de traitement médical de l’État de New York pour les tests de diagnostic de l’asthme chez les travailleurs indemnisés

Les lignes directrices élaborées par la commission des accidents du travail de l’État de New York ont pour but d’aider les professionnels de la santé à effectuer des tests de diagnostic de l’asthme.

Destinées aux médecins, ces lignes directrices de la Commission des accidents du travail les aident à déterminer les tests de diagnostic appropriés pour les personnes soupçonnées d’être asthmatiques.

Il est important de souligner que ces lignes directrices ne remplacent pas le jugement clinique ou l’expérience professionnelle. La décision de procéder à un test de diagnostic de l’asthme doit être prise en collaboration, en impliquant le patient et son prestataire de soins dans la consultation.

Spirométrie dans l’asthme lié au travail

La spirométrie est un élément essentiel de l’évaluation et de la prise en charge des personnes soupçonnées de souffrir d’asthme d’origine professionnelle. La spirométrie, avec ou sans administration de bronchodilatateurs, joue quatre rôles distincts dans les cas d’asthme lié au travail :

  • Déterminer la présence d’asthme.
  • À l’exclusion d’autres affections ressemblant à l’asthme.
  • Indiquer si l’asthme identifié est lié au travail.
  • Suivi de la réponse à la thérapie et de la reprise éventuelle du travail.

 

Méthode d’évaluation initiale recommandée

La spirométrie est recommandée comme méthode d’évaluation initiale pour diagnostiquer l’asthme lié au travail.

 

Spirométrie avec test de réponse aux bronchodilatateurs

Test essentiel pour l’évaluation de la fonction pulmonaire

La spirométrie avec test de réponse aux bronchodilatateurs est essentielle pour évaluer la fonction pulmonaire et est généralement réalisée dans la plupart des cas. La variabilité de l’obstruction des voies respiratoires est une caractéristique fondamentale qui distingue l’asthme des autres troubles obstructifs.

Justification de la recommandation

Les indications de la spirométrie, avec ou sans bronchodilatateur, dans l’évaluation de l’asthme lié au travail comprennent des signes et des symptômes compatibles avec des antécédents d’asthme lié au travail.

Objectif de la spirométrie avec bronchodilatateur

L’utilisation principale de la spirométrie avec bronchodilatateur est de documenter et de quantifier l’obstruction du flux d’air. Le volume expiratoire forcé en une seconde (VEMS) et le rapport VEMS/capacité vitale forcée (VEMS/CVF) sont particulièrement utiles à cette fin.

 

Confirmation de l’asthme

La confirmation de l’asthme passe par la mise en évidence d’une obstruction des voies respiratoires par une réduction du rapport VEMS/CVF et du VEMS, ou par un test positif à la métacholine. Une spirométrie répétée ou une spirométrie suivie de mesures répétées du débit de pointe est utilisée pour montrer que l’obstruction est présente et variable plutôt que fixe.

Mises en garde importantes

Utilisation de mesures en série

Les mesures en série, lorsqu’elles sont corrélées cliniquement, peuvent être utilisées pour suivre la progression et la variabilité dans différentes conditions et expositions. Il est important de comprendre que l’amélioration des mesures ne correspond pas toujours à l’amélioration de la maladie.

L’obstruction du flux d’air comme indicateur

L’asthme étant caractérisé par la variabilité, l’obstruction du débit d’air sert d’indicateur de l’état de la maladie à un moment donné. Il ne reflète pas nécessairement les tendances au fil du temps, mais une mesure du VEMS beaucoup plus mauvaise que la précédente peut indiquer une détérioration de la maladie. Par conséquent, sa principale valeur réside dans la démonstration de la variabilité et dans l’exclusion d’une obstruction irréversible.

 

Mesures les plus utiles en spirométrie

Volume expiratoire forcé en une seconde (VEMS)

VEMS, exprimé en litres ou en pourcentage des valeurs prédites.

VEMS avant/après avec bronchodilatateur

VEMS mesuré avant et après (pré/post) l’administration d’un bronchodilatateur, généralement l’albutérol (salbutamol).

VEMS avant/après pour les postes de travail

Mesure du VEMS avant et après (pré/post) une période de travail, en tenant compte des variations diurnes.

Rapport entre le VEMS et la capacité vitale forcée (VEMS/CVF)

Exprimé en pourcentage, ce rapport est crucial pour évaluer la maladie des voies respiratoires.

Débit expiratoire de pointe (PEF)

Exprimé principalement en litres par minute, le DEP est particulièrement utile pour surveiller les travailleurs dont les voies respiratoires sont manifestement réactives.

Débit expiratoire forcé (FEF25-75)

D’une importance moindre, la FEF25-75 représente le volume expiré entre 25 % de la CVF et 75 % de la CVF, souvent appelé débit moyen.

Méthodes

Dépendance à l’égard de la précision

La précision des résultats dépend de l’utilisation correcte de l’équipement, du respect des procédures d’essai correctes et d’une interprétation qualifiée.

Test de spirométrie

La spirométrie peut être effectuée indépendamment ou en conjonction avec des tests pré et post-bronchodilatateurs.

Tests avant et après l’administration d’un bronchodilatateur

Il s’agit d’établir le débit d’air de base, puis d’évaluer si les volumes augmentent après l’administration d’un agent bronchodilatateur.

Critères de réversibilité

Selon la définition de l’American Thoracic Society (ATS), une amélioration de 12 % du VEMS ou une augmentation en valeur absolue d’au moins 200 ml après l’administration d’un bronchodilatateur indique une réversibilité de l’obstruction du flux d’air dans les valeurs de la CVF ou du VEMS.

Réponses paradoxales

Dans de rares cas, les sujets peuvent présenter une réponse paradoxale aux bronchodilatateurs, conduisant à une obstruction accrue. Cet effet transitoire est associé à des voies respiratoires très réactives répondant à un stimulus non spécifique et présentant une réponse lente à l’agent.

Changements dans le débit de pointe

Si les variations du débit de pointe sont attendues et utilisées pour suivre l’évolution du traitement, elles ne sont pas employées à des fins de diagnostic.

 

Interprétation de la spirométrie

Limites de la différenciation

La spirométrie, avec ou sans bronchodilatateur, ne permet pas de distinguer l’asthme professionnel de l’asthme non professionnel et doit être interprétée avec des informations complémentaires provenant de l’anamnèse ou de tests supplémentaires.

Pertinence de la journée de test unique

L’absence de démonstration d’une obstruction réversible des voies respiratoires au cours d’une seule journée de test n’exclut pas le diagnostic d’asthme ou de réactivité générale des voies respiratoires.

Lignes directrices publiées

L’American Thoracic Society et l’European Respiratory Society (ATS/ERS) ont publié des déclarations sur la manière de réaliser et d’interpréter la spirométrie. En outre, l’OSHA a récemment fourni des orientations sur les meilleures pratiques en matière de tests de spirométrie au travail.

 

Débit expiratoire de pointe (DEP)

Définition

Le DEP est défini comme le débit maximal atteint lors d’une expiration forcée, initiée à partir du point d’inspiration maximale, à l’aide d’appareils de mesure portables simples. Les mesures en série du DEP suivent le rythme circadien, affichant des valeurs plus faibles en début de matinée et un pic dans l’après-midi, avec des variations plus importantes chez les personnes souffrant d’asthme bronchique.

PEFR réalisé par le patient

Pour être utile à l’évaluation de l’asthme professionnel, la PEFR doit être effectuée par le patient en dehors d’un cadre médical. Il peut être facilement obtenu sur le lieu de travail et en dehors de celui-ci afin de documenter les changements de débit potentiellement liés à l’environnement de travail ou aux expositions.

 

Débits expiratoires de pointe – Mesures en série

Utilisation recommandée

La PEFR en série est recommandée pour confirmer un diagnostic d’asthme lié au travail chez les patients déjà diagnostiqués par d’autres méthodes. Les patients doivent être formés par un médecin ou un personnel qualifié à l’utilisation correcte du lecteur et à l’importance de l’exactitude des enregistrements.

Indications

La mesure en série de la PEFR est indiquée pour dépister les patients dont les antécédents sont compatibles avec un asthme lié au travail (WRA).

Justification de la recommandation

Le PEFR en série est recommandé comme méthode initiale d’investigation en cas de suspicion d’asthme professionnel (AP) et d’ARB. Il est souhaitable de mettre en place un PEFR en série dès le début de l’évaluation, lorsque les patients sont probablement encore exposés à une cause potentielle d’asthme. Ces mesures fournissent des informations sur la résistance des voies respiratoires au travail et à la maison.

Méthode

L’évaluation de mesures en série du DEP sur le lieu de travail et en dehors confirme la relation entre l’exposition et la bronchoconstriction. Des normes relatives aux appareils PEFR et à leurs performances ont été publiées par l’ATS et le sous-comité sur les allergies professionnelles du groupe de l’Académie européenne d’allergologie et d’immunologie clinique, avec des recommandations sur la durée totale et la fréquence des mesures. Les travailleurs sont généralement invités à enregistrer le DEP toutes les deux ou trois heures pendant quatre semaines, y compris pendant les périodes de travail et d’absence. Les cartes de journal, disponibles sur le site www.occupationalasthma.com, peuvent être utilisées pour enregistrer les activités et les symptômes, y compris l’utilisation de bronchodilatateurs.

Enregistrement et analyse

Chaque session de mesure doit comprendre au moins trois manœuvres d’expiration forcée, la meilleure tentative étant enregistrée. La meilleure des trois lectures du DEP doit être enregistrée si les deux meilleures lectures se situent à moins de 20 L/minute l’une de l’autre. Une période d’enregistrement de quatre semaines, dont au moins deux semaines sans exposition suspecte, est recommandée. Les mesures du DEP doivent être effectuées au réveil, à la mi-journée, à la fin de la période de travail et avant le coucher. Certains chercheurs recommandent de prendre des mesures toutes les deux heures pendant l’éveil. L’utilisation d’un système automatisé de traçage et d’analyse des données, téléchargeable gratuitement et disponible sur le site www.occupationalasthma.com, peut réduire la variabilité humaine dans l’interprétation des valeurs du DEP.

Avantages et limites

Avantages

La PEFR peut fournir des preuves objectives de la relation entre le travail et l’aggravation de l’asthme.

Limites

La PEFR dépend fortement des efforts du travailleur, notamment de l’exécution fiable d’une manœuvre d’expiration forcée et de l’enregistrement précis des résultats. Elle ne permet pas de différencier l’asthme professionnel (AP) de l’asthme exacerbé par le travail.

 

Test de provocation bronchique non spécifique

Objectif et utilisation

Les tests de bronchoprovocation à la méthacholine, à l’histamine, à l’air froid ou à l’effort jouent un rôle crucial dans le diagnostic de l’asthme, en particulier en cas de suspicion et lorsque les résultats de la spirométrie sont normaux ou presque normaux. Parmi celles-ci, les tests à la méthacholine et à l’histamine sont les plus couramment utilisés, la méthacholine étant préférée en raison de ses effets secondaires moindres et de la reproductibilité accrue des mesures de la fonction pulmonaire.

Refléter la sensibilité des voies respiratoires

Le test de provocation bronchique non spécifique est censé refléter la sensibilité accrue des voies respiratoires à des stimuli ou irritants non spécifiques inhalés, souvent signalés par les patients asthmatiques. On pense que ces stimuli induisent une limitation du débit d’air principalement par le biais d’un impact sur le muscle lisse des voies respiratoires, bien que les mécanismes précédents varient. Bien que l’augmentation de la réactivité à la méthacholine puisse disparaître quelques mois après l’exposition, il a été démontré qu’elle persistait pendant plus de 13 ans après l’exposition.

 

Méthode

Inhalation de stimuli pharmacologiques

Il existe deux méthodes d’inhalation de solutions aqueuses de stimuli pharmacologiques : le protocole de respiration tidale de 2 minutes et le protocole de dosimètre à 5 respirations. Le processus commence par la mesure de la fonction pulmonaire de base et le calcul d’un VEMS cible indiquant une baisse de 20 % du VEMS. L’inhalation facultative d’un placebo ou d’un diluant (NaCl 0,9 %) est envisagée. L’inhalation de méthacholine commence généralement à des concentrations de 0,031 à 0,0625 mg/mL, doublées ou quadruplées jusqu’à 16, 25 ou 32 mg/mL selon le protocole. Le VEMS est mesuré après chaque inhalation et le test s’achève lorsque le VEMS chute de 20 % par rapport à la valeur de base ou à la valeur du diluant. La réponse est exprimée en concentration provocatrice (PC20) produisant une chute de 20 % du volume expiratoire forcé en 1 seconde. La présence d’un asthme est généralement définie par une chute de ≥20 % du VEMS à une dose de méthacholine de 4 mg/mL ou moins. Les doses de méthacholine comprises entre 4 et 16 mg/mL sont considérées comme limites pour la catégorisation de la réactivité bronchique sur la base de la dose PC20 mg/mL.

Utilisation recommandée

Le test est recommandé pour diagnostiquer l’asthme si l’histoire clinique est convaincante et si d’autres tests diagnostiques tels que la spirométrie et la réactivité aux bronchodilatateurs ne donnent pas de résultats concluants.

 

Critères et normes d’utilisation

Les tests de provocation bronchique doivent respecter les lignes directrices énoncées dans la déclaration de l’ATS de 1999 et la déclaration de la Société respiratoire européenne de 1993 (mise à jour en 2008) .

 

Indications/contre-indications

La bronchoprovocation à la méthacholine ou à l’air froid est une méthode viable pour établir un diagnostic d’asthme, en particulier lorsqu’il y a suspicion et que la spirométrie donne des résultats normaux ou proches de la normale. Cependant, la provocation bronchique non spécifique (PNS) n’est généralement pas recommandée si le VEMS de base est <65% de la valeur prédite.

Contre-indications absolues pour le test de provocation à la méthacholine

  • Limitation sévère du débit d’air (VEMS<50 % de la valeur prédite ou <1,0 L), crise cardiaque ou accident vasculaire cérébral au cours des trois derniers mois.
  • Hypertension non contrôlée (tension systolique>200 ou tension diastolique>100).
  • Anévrisme aortique connu.

Contre-indications relatives pour le test de provocation à la méthacholine

  • Limitation modérée du débit d’air (VEMS <60 % de la valeur prédite ou <1,5 L).
  • Incapacité à effectuer une spirométrie de qualité acceptable.
  • Grossesse.
  • Les femmes qui allaitent.
  • Utilisation actuelle d’un inhibiteur de la cholinestérase (pour la myasthénie grave).

 

Test de provocation bronchique au mannitol

Non recommandé pour le diagnostic de l’asthme lié au travail

Le test de provocation bronchique au mannitol n’est pas recommandé pour diagnostiquer l’asthme lié au travail. Des étapes supplémentaires sont nécessaires pour établir le lien entre l’asthme et le travail.

 

Preuves de l’utilisation du test de provocation bronchique non spécifique

Tests immunologiques spécifiques

Des tests immunologiques spécifiques pour les allergènes suspectés sont couramment utilisés pour aider à diagnostiquer la rhinite allergique et l’asthme professionnel. Ces tests visent à évaluer les réactions d’hypersensibilité de type I (IgE) à des allergènes spécifiques et peuvent être utiles pour diagnostiquer les cas d’asthme professionnel causés par des mécanismes immunitaires ou allergiques, par opposition à l’asthme induit par des irritants. Cependant, la présence d’anticorps spécifiques indique une réponse immunitaire mais n’établit pas nécessairement une relation de cause à effet avec les symptômes de l’asthme professionnel. Par conséquent, la démonstration d’une sensibilisation à un agent professionnel par le biais d’IgE spécifiques et/ou de tests cutanés, sans confirmer que l’asthme est lié au travail, est insuffisante pour établir un diagnostic d’asthme professionnel.

Méthodes de détection des IgE

La détection des IgE à un allergène spécifique est réalisée par des tests cutanés (SPT) et des tests d’IgE sériques lorsque des kits sont disponibles pour l’allergène en question. Trois méthodes de détection des anticorps IgE sériques ont été utilisées pour évaluer l’antigénicité des antigènes professionnels : RAST, ELISA et ImmunoCAP.

Classification des agents sensibilisants

Les agents sensibilisants connus pour induire l’asthme professionnel sont traditionnellement classés en antigènes de haut poids moléculaire (HMW) et de bas poids moléculaire (LWM).

 

Tests immunologiques spécifiques aux IgE pour les antigènes spécifiques de poids moléculaire élevé

Recommandé pour les travailleurs présentant des symptômes d’asthme professionnel

Pour les travailleurs présentant des symptômes compatibles avec un asthme professionnel lié à certains allergènes spécifiques de haut poids moléculaire, il est recommandé de procéder à des tests immunologiques spécifiques aux IgE. Ceci est particulièrement applicable lorsque des antigènes et des protocoles d’essai standardisés sont disponibles. Les allergènes de poids moléculaire élevé, étayés par des études de qualité, comprennent les poussières de farine, les phanères de bovins, les allergènes de laboratoire et d’autres allergènes animaux. Le dosage des IgE sériques peut confirmer l’allergie au latex de caoutchouc naturel (NRL), mais il peut ne pas couvrir tous les allergènes NRL potentiels, ce qui signifie qu’un résultat négatif n’exclut pas nécessairement le diagnostic d’allergie au NRL.

 

Tests immunologiques spécifiques aux IgG pour les antigènes spécifiques de poids moléculaire élevé

Non recommandé comme outil de diagnostic

Les tests immunologiques spécifiques aux IgG pour les allergènes spécifiques de haut poids moléculaire ne sont pas recommandés comme outil de diagnostic pour certains travailleurs présentant des symptômes compatibles avec un asthme professionnel lié à des allergènes spécifiques de haut poids moléculaire.

 

Agents de faible poids moléculaire

Les agents de faible poids moléculaire ne deviennent allergènes qu’après s’être liés à une ou plusieurs protéines sériques, épithéliales ou tissulaires autologues. Les agents courants de faible poids moléculaire comprennent les diisocyanates, les fumées de colophane libérées par les soudures à âme dans l’industrie électronique, les sels de platine complexes et la famille des anhydrides d’acide que l’on trouve dans la fabrication des résines.

 

Tests immunologiques spécifiques aux IgE pour les antigènes spécifiques de faible poids moléculaire

Déconseillé aux travailleurs présentant des symptômes d’asthme professionnel

Les tests immunologiques spécifiques aux IgE pour les allergènes spécifiques de faible poids moléculaire ne sont pas recommandés pour les travailleurs présentant des symptômes compatibles avec un asthme professionnel lié à des allergènes spécifiques de faible poids moléculaire. La majorité des antigènes de faible poids moléculaire ne font pas l’objet de tests commerciaux validés pour la recherche d’anticorps spécifiques.

Méthode

Ce type de test ne doit être utilisé que pour les allergènes dont la sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive positive et la valeur prédictive négative ont été démontrées comme acceptables par une méthode validée dans le cadre d’études expérimentales.

Avantages et limites

Tous les cas d’asthme professionnel n’impliqueraient pas des réponses immunitaires médiées par les IgE et/ou les IgG. Les données suggèrent que les IgE sont impliquées dans des sous-ensembles de travailleurs exposés de manière symptomatique, en particulier aux antigènes de poids moléculaire élevé.

 

Test par piqûre cutanée

Les tests cutanés sont utilisés parallèlement à l’anamnèse et à l’examen physique pour confirmer ou exclure la sensibilisation dans les maladies à médiation IgE, y compris l’asthme. Dans la pratique clinique, deux types de tests cutanés sont utilisés : les tests percutanés (piqûre ou ponction) et les tests intracutanés (intradermiques). Lorsque les mastocytes des tissus locaux possèdent des IgE de surface spécifiques à l’allergène testé, la réticulation des IgE déclenche la libération d’histamine préformée par les mastocytes, ce qui entraîne une augmentation de la perméabilité vasculaire et la formation d’une papule œdémateuse. Les médiateurs inflammatoires déclenchent un réflexe neuronal qui provoque une vasodilatation et un érythème (la poussée). Les résultats du test comprennent généralement la taille de la papule et de l’éruption en millimètres, présentée en W/F mm/mm, et comparée à la réponse du contrôle salin négatif. Les résultats peuvent également être rapportés sur une échelle de 0 à 4+, 1+ indiquant un érythème plus petit qu’une pièce de 5 cents, 3+ indiquant une bulle et un érythème, et 4+ indiquant une bulle avec des pseudopodes et un érythème.

La plupart des publications suggèrent que lorsqu’un test cutané est négatif, un test cutané intradermique (IDST) positif ne contribue que très peu à l’évaluation diagnostique de l’allergie aux substances inhalées. L’IDST est justifiée et doit être utilisée de manière sélective dans les cas où les antécédents sont compatibles ou convaincants et où le résultat du test cutané (SPT) est négatif ou équivoque. De nombreuses études ont démontré une corrélation plus forte entre la réponse au test cutané et l’allergie clinique.

Les tests cutanés ont été utilisés pour évaluer l’allergie aux agents asthmatiques chez différents types de patients et dans différents contextes professionnels. Les travailleurs doivent être orientés vers un médecin expérimenté en matière de tests cutanés afin d’obtenir une interprétation permettant d’évaluer l’atopie et d’identifier les allergènes potentiellement responsables. Le processus de test doit être mené par un personnel formé et qualifié, sous la supervision et l’interprétation d’un médecin expert en la matière.

 

Test de piqûre cutanée aux allergènes de poids moléculaire élevé

Recommandé – Pour les personnes présentant des symptômes indiquant un asthme professionnel à des allergènes particuliers, en particulier lorsque des extraits de tests cutanés commerciaux validés sont accessibles. Les allergènes de haut poids moléculaire dont l’utilisation est amplement démontrée comprennent le latex de caoutchouc naturel, la farine de blé et de seigle, la poussière de céréales, l’alpha-amylase, les phanères de bovins, ainsi que les allergènes d’animaux de laboratoire et d’autres animaux.

 

Test de piqûre cutanée aux allergènes de faible poids moléculaire

Recommandé – Pour les personnes présentant des symptômes compatibles avec un asthme professionnel lié à des allergènes particuliers, et lorsque des extraits de tests cutanés peuvent être obtenus. Les allergènes de faible poids moléculaire pour lesquels il existe des preuves suffisantes sont les colorants réactifs, les sels de platine halogénés et l’anhydride trimellitique.

 

Test de piqûre cutanée à d’autres allergènes non couverts ci-dessus

Non recommandé – Pour les allergènes non mentionnés précédemment. Lorsque des allergènes spécifiques ne sont pas évalués dans des études de qualité faisant état de la spécificité et de la sensibilité, les tests cutanés pour ces allergènes ne peuvent pas être recommandés. En outre, les tests cutanés ne sont pas conseillés si la cause suspectée n’est pas allergique.

 

Justification des recommandations

Plusieurs études intègrent des tests cutanés dans le protocole de diagnostic, bien qu’ils soient souvent considérés comme un test d’atopie plutôt que comme un outil de diagnostic de l’asthme professionnel.

Méthode

La réalisation des tests cutanés est abordée dans un guide de pratique de l’American Academy of Allergy, Asthma & Immunology (AAAAI) et de l’American College of Allergy, Asthma & Immunology (ACAAI).

Indications

Les tests cutanés par piqûre doivent être effectués avec des allergènes dont la sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive positive et la valeur prédictive négative sont acceptables. Les allergènes associés à l’asthme professionnel qui répondent à ces critères sont le latex de caoutchouc naturel, la farine de blé et de seigle, la poussière de céréales, l’alpha-amylase, les colorants réactifs, les phanères de bovins, les allergènes d’animaux de laboratoire et d’autres animaux, les sels de platine halogénés et l’anhydride trimellitique.

Harms

Il existe un risque rare de réactions asthmatiques ou anaphylactiques graves associées aux tests cutanés.

Avantages et limites

Le risque de décès lié aux tests cutanés est extrêmement faible et les réactions graves/anaphylactiques sont rares. Toutefois, ce risque ne peut être totalement exclu chez les sujets très sensibles, tels que ceux ayant des antécédents de réactions anaphylactiques, les femmes enceintes, les personnes souffrant d’asthme non contrôlé ou celles présentant un degré élevé de réactivité. Les tests cutanés doivent être évités chez les femmes enceintes et limités à d’autres personnes à haut risque lorsque les conséquences du résultat l’emportent sur le risque.

 

Défi spécifique par inhalation

Vue d’ensemble : Le test de provocation spécifique par inhalation (SIC), également connu sous le nom de test de provocation bronchique spécifique (SBPT), consiste à exposer un individu à un agent asthmatique présumé dans des conditions simulant le lieu de travail. La fonction pulmonaire du sujet est ensuite contrôlée pour détecter une éventuelle réaction asthmatique. Le SIC est utilisé lorsque les autres méthodes de diagnostic échouent, servant de norme de référence en raison de l’absence d’un autre test définitif.

Recommandation : Recommandé – Le SIC est conseillé pour diagnostiquer l’asthme lié au travail dans des cas très spécifiques, en particulier lorsque le diagnostic est fortement suspecté mais n’a pas été établi par des méthodes moins invasives. Les tests doivent être effectués dans des installations équipées de manière appropriée et sous surveillance médicale continue.

La méthode : Le test peut entraîner de graves complications, voire des décès. Seuls quelques centres équipés d’installations adéquates peuvent effectuer ces tests en toute sécurité et avec précision. L’exposition à l’asthmagène est effectuée après une journée de contrôle sans exposition à l’agent sensibilisant suspecté, et la stabilité de la fonction pulmonaire est contrôlée. Les réponses positives, définies comme une baisse de 20 % du VEMS, peuvent être immédiates ou différées, selon la nature des agents.

Indications : Le SIC est indiqué pour l’évaluation d’un travailleur qui a quitté le lieu de travail et ne peut pas ou ne veut pas y retourner, pour la documentation initiale d’une nouvelle cause d’asthme professionnel, pour l’identification d’un agent causal spécifique en présence de plusieurs substances et pour la confirmation du diagnostic lorsque d’autres méthodes ne sont pas réalisables ou ont échoué.

Effets néfastes : Les effets indésirables potentiels comprennent une bronchoconstriction excessive, une exacerbation de l’asthme et, peu fréquemment, des réactions systémiques et anaphylactiques.

Avantages et limites : Le SIC n’est pas jugé nécessaire dans les cas où l’obstruction des voies respiratoires liée au travail est confirmée, ou lorsque le travailleur est sensibilisé à un agent causal connu. Les limites sont notamment les difficultés à reproduire l’exposition professionnelle, les cas impliquant un mélange d’agents, la perte de réactivité immédiate due à une absence prolongée d’exposition, et les variations du débit d’air sans rapport avec l’exposition chez les personnes souffrant d’asthme instable.

Justification de la recommandation : Le SIC est recommandé dans les cas très spécifiques où un diagnostic précis est crucial.

 

Oxyde nitrique (oxyde nitrique exhalé fractionné, FENO)

Vue d’ensemble : La mesure du monoxyde d’azote total exhalé (FENO) est un test permettant de détecter les signaux inflammatoires endogènes, en particulier dans l’asthme. La FENO est reconnue pour évaluer les changements pathologiques associés à l’asthme, reflétant l’inflammation éosinophile. Divers facteurs, tels que le tabagisme, l’utilisation de stéroïdes inhalés, l’exercice physique, la taille, le sexe, l’atopie, les infections pulmonaires récentes, les niveaux de NO dans l’air ambiant et d’autres tests de la fonction pulmonaire, peuvent influencer les résultats de la FENO, ce qui rend les comparaisons difficiles.

Recommandation pour un usage général : Recommandé – Le test FENO est conseillé pour l’évaluation sélective des personnes souffrant d’asthme modéré à sévère afin de surveiller le traitement et le contrôle. Des protocoles stricts et une compréhension claire du test par l’examinateur et le clinicien interprète sont essentiels.

Diagnostic de l’asthme : Recommandé – Le dosage du monoxyde d’azote exhalé est recommandé pour établir un diagnostic d’asthme dans des cas spécifiques où des preuves supplémentaires sont nécessaires pour le confirmer, en particulier lorsque les tests de la fonction pulmonaire ou les tests de provocation ne permettent pas d’établir un diagnostic.

Surveillance sélective de l’asthme : Recommandé – Le test FENO est recommandé pour une utilisation sélective dans la surveillance de l’inflammation des voies respiratoires chez les patients souffrant d’asthme modéré ou sévère. Cela s’avère particulièrement utile lorsque des produits biologiques sont utilisés dans le traitement de l’asthme.

Critères et normes d’utilisation : Utiliser les critères et les normes décrits dans la déclaration de l’ATS 2011 pour l’interprétation des niveaux d’oxyde nitrique exhalé pour les applications cliniques.

 

 

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