Directives de traitement médical de l’État de New York pour
Rupture du tendon d’Achille chez les travailleurs indemnisés
La commission des accidents du travail de l’État de New York a formulé des lignes directrices pour aider les médecins à proposer un traitement adapté à la rupture du tendon d’Achille. Ces lignes directrices sont conçues pour aider les professionnels de la santé à déterminer le niveau optimal de soins pour les patients souffrant de troubles de la cheville et du pied.
Il est important de noter que ces lignes directrices ne remplacent pas le jugement clinique ou l’expertise professionnelle. La décision finale concernant les soins doit être prise en collaboration avec le patient et son prestataire de soins.
Rupture du tendon d’Achille pour les troubles de la cheville et du pied
Une douleur soudaine à l’arrière du talon, souvent accompagnée d’un « pop » caractéristique, est le principal indicateur d’une rupture du tendon d’Achille. En général, il n’y a pas d’antécédents de symptômes tels que douleur ou raideur avant que la rupture ne se produise.
Le symptôme le plus courant pour diagnostiquer une rupture du tendon d’Achille est la perte de la flexion plantaire. D’autres signes sont la présence d’une fente palpable au milieu du tendon (autour de l’insertion calcanéenne) et un test de compression du muscle du mollet positif qui n’entraîne pas de flexion plantaire. Dans la plupart des cas de ruptures aiguës, une imagerie spécialisée n’est pas immédiatement nécessaire.
Il n’existe pas d’autres critères de diagnostic spécifiques et, contrairement aux ruptures chroniques, qui sont examinées quatre à six semaines ou plus après la blessure, les ruptures aiguës sont évaluées dans les quatre semaines qui suivent l’incident.
Une fois le diagnostic confirmé, les soins initiaux se concentrent sur la gestion des symptômes jusqu’à ce qu’un plan de traitement formel soit établi. Il peut s’agir de cryothérapie, d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), d’acétaminophène et d’un repos relatif.
Études diagnostiques pour la rupture du tendon d’Achille
Le diagnostic d’une rupture du tendon d’Achille est généralement basé sur les antécédents cliniques et les résultats de l’examen physique. Les radiographies ne sont pas couramment utilisées pour diagnostiquer les ruptures aiguës du tendon d’Achille, bien qu’elles puissent être utiles pour identifier la calcification du tendon.
Radiographie de routine pour le diagnostic de la rupture aiguë du tendon d’Achille : Non recommandée.
Indications : Utilisé en cas de rupture du tendon d’Achille causée par un traumatisme direct, en cas de suspicion d’atteinte de l’insertion calcanéenne ou en cas de forte suspicion de calcification du tendon.
Justification de la recommandation : Bien que les ruptures à l’insertion du calcanéum soient rares, des radiographies peuvent être utilisées en cas de suspicion, car elles peuvent révéler l’avulsion de l’insertion osseuse.
L’échographie pour le diagnostic de la rupture aiguë du tendon d’Achille : Recommandé.
Indications : Lorsque la probabilité clinique d’une rupture est élevée mais incertaine.
Justification de la recommandation : L’échographie est conseillée comme méthode principale pour confirmer le diagnostic des ruptures du tendon d’Achille, en particulier en cas d’incertitude diagnostique.
IRM pour le diagnostic de la rupture aiguë du tendon d’Achille : Recommandé.
Indications : Lorsque la probabilité clinique d’une rupture est élevée mais incertaine.
Justification de la recommandation : L’IRM est recommandée dans les cas spécifiques où il y a une forte suspicion clinique de rupture. Bien que l’échographie soit généralement préférée, l’IRM peut être utilisée en cas de doute diagnostique, en fournissant des informations détaillées.
Médicaments de la rupture du tendon d’Achille
L’ibuprofène, le naproxène ou d’autres AINS d’une génération antérieure sont recommandés comme traitements de première intention pour la majorité des patients. Pour les personnes qui ne peuvent pas prendre d’AINS, l’acétaminophène (ou son analogue, le paracétamol) peut être une alternative viable, même si la recherche suggère qu’il est légèrement moins efficace que les AINS.
Il est prouvé que les AINS sont moins risqués et aussi efficaces pour traiter la douleur que les opioïdes, tels que le tramadol.
AINS pour le traitement de la douleur aiguë, subaiguë, chronique ou postopératoire de la rupture du tendon d’Achille : Recommandé.
Indications : Conseillé pour le traitement de la douleur associée à la rupture aiguë, subaiguë, chronique ou postopératoire du tendon d’Achille. Les médicaments en vente libre doivent être essayés en premier lieu.
Fréquence/durée : Les patients peuvent juger raisonnable d’utiliser les AINS en fonction de leurs besoins.
Indications pour l’arrêt du traitement : Arrêter le traitement lorsque la gêne au niveau de la cheville/du pied disparaît, s’il s’avère inefficace ou si des effets indésirables nécessitent l’arrêt du traitement.
AINS pour les patients à haut risque d’hémorragie gastro-intestinale en cas de rupture du tendon d’Achille : Recommandé.
Indications : Envisager des médicaments cytoprotecteurs pour les patients présentant un profil de risque élevé et nécessitant également des AINS, en particulier pour un traitement prolongé. Les personnes à risque sont celles qui ont des antécédents d’hémorragie gastro-intestinale, les personnes âgées, les diabétiques et les fumeurs.
Fréquence/dose/durée : Les inhibiteurs de la pompe à protons, le misoprostol, le sucralfate et les bloqueurs H2 sont recommandés. Le dosage et la fréquence doivent être conformes aux directives du fabricant. On estime généralement qu’il n’y a pas de différence substantielle d’efficacité dans la prévention des hémorragies gastro-intestinales.
Indications pour l’arrêt du traitement : Interruption en cas d’intolérance, d’apparition d’effets indésirables ou d’arrêt des AINS.
AINS pour les patients à risque d’effets cardiovasculaires indésirables en cas de rupture du tendon d’Achille : Recommandé.
Indications : Intolérance, apparition d’effets négatifs ou arrêt des AINS. Si nécessaire, les AINS non sélectifs sont préférables aux médicaments spécifiques à la COX-2.
Justification de la recommandation : Pour minimiser le risque que les AINS annulent les effets protecteurs de l’aspirine à faible dose chez les personnes qui l’utilisent pour la prévention des maladies cardiovasculaires, les AINS doivent être pris au moins 30 minutes après ou huit heures avant l’aspirine quotidienne.
L’acétaminophène pour le traitement de la douleur aiguë, subaiguë ou chronique de la rupture du tendon d’Achille : Recommandé.
Indications : Cas aigus, subaigus, chroniques et postopératoires de douleur du pied/de la cheville.
Dose/fréquence : Selon les recommandations du fabricant ; peut être utilisé selon les besoins. Une toxicité hépatique est observée à partir de quatre grammes par jour.
Indications pour l’arrêt du traitement : Résolution de la douleur, des effets indésirables ou de l’intolérance.
Opioïdes pour la douleur due à une réparation aiguë ou postopératoire du tendon d’Achille : Recommandés dans certains cas.
Indications : Traitement de la douleur postopératoire chez les patients présentant une douleur modérée à sévère ou une rupture aiguë.
Fréquence/dose/durée : Suivre les instructions du fabricant. Cures courtes de quelques jours, suivies d’une période de sevrage pour une utilisation nocturne si nécessaire, avant le sevrage. Généralement utilisé en complément des AINS ou de l’acétaminophène pour le traitement de la douleur.
Indications pour l’arrêt du traitement : Résolution de la douleur, prise en charge adéquate de la douleur par d’autres traitements tels que les AINS, intolérance, effets secondaires négatifs, absence de bénéfices ou absence de progrès après quelques semaines.
Justification des recommandations : Il est conseillé d’utiliser les opioïdes avec parcimonie et de manière sélective chez les patients en phase postopératoire, principalement la nuit, afin de favoriser un sommeil postopératoire adéquat.
Opioïdes pour la douleur due à une réparation subaiguë ou chronique du tendon d’Achille : Non recommandé pour le traitement de la douleur aiguë ou chronique.
Justification de la recommandation : Les opioïdes ne devraient pas être utilisés fréquemment en raison des risques et des considérations qui leur sont associés.
Prophylaxie pour la prévention de la thrombose veineuse profonde en cas de rupture du tendon d’Achille : Recommandé.
Indications : Patients présentant des risques prédisposants de thrombose veineuse. Les populations à haut risque ne sont pas bien définies et nécessitent un haut degré de jugement de la part du médecin et du patient. Un seuil bas de prophylaxie peut être approprié pour les patients ayant des antécédents d’événements thrombotiques, un retard de rééducation ou d’ambulation, une obésité, un diabète ou d’autres troubles de la coagulation.
Justification de la recommandation : Pour éviter la thrombose veineuse profonde, en particulier chez les patients présentant des risques prédisposants. La prophylaxie est essentielle pour prévenir les accidents thrombotiques.
Prophylaxie de la thrombose pour la prévention de la thrombose veineuse profonde en cas de rupture du tendon d’Achille : Non recommandé.
Justification de la recommandation : La prophylaxie de la thrombose n’est pas conseillée pour prévenir la thrombose veineuse profonde dans le contexte d’une rupture du tendon d’Achille.
Traitements de la rupture du tendon d’Achille
Auto-application de la cryothérapie ou de la thermothérapie en cas de rupture aiguë, subaiguë, chronique ou postopératoire du tendon d’Achille : Recommandée pour le traitement de la rupture du tendon d’Achille aiguë, subaiguë, chronique ou postopératoire.
Indications : Rupture du tendon d’Achille chez les patients en phase aiguë, subaiguë, chronique ou postopératoire.
Fréquence/Durée : Selon les besoins, trois à cinq auto-applications sont effectuées chaque jour.
Indications pour l’arrêt du traitement : Résolution, conséquences négatives et non-conformité.
Justification de la recommandation : L’application de glace sur une rupture aiguë à court terme peut aider à réduire l’inconfort et le gonflement. La chaleur peut être bénéfique pour la récupération pendant quelques jours après la rupture ou l’intervention chirurgicale. L’auto-application de la cryothérapie ou de la thermothérapie offre une approche flexible et accessible pour gérer la rupture du tendon d’Achille à différents stades.
Thérapie de rééducation pour la rupture du tendon d’Achille
La réadaptation (thérapie formelle supervisée) après un accident du travail doit se concentrer sur le rétablissement de la capacité fonctionnelle nécessaire pour faire face aux obligations quotidiennes et professionnelles, dans le but de ramener le patient à son état antérieur à l’accident, dans la mesure du possible. L’objectif est de permettre un retour au travail.
La thérapie active requiert l’effort interne du patient pour accomplir une activité ou une tâche spécifique, tandis que la thérapie passive repose sur des modalités administrées par un thérapeute sans que le patient n’ait à fournir d’effort. Les thérapies passives sont souvent utilisées pour compléter un programme de thérapie active et obtenir des gains fonctionnels concomitants. Toutefois, les initiatives actives doivent être privilégiées par rapport aux interventions passives. Les patients sont encouragés à poursuivre les thérapies actives et passives à domicile pour maintenir les progrès.
Exercice thérapeutique – La thérapie physique/professionnelle est recommandée pour améliorer la fonction, y compris l’amplitude des mouvements et la force.
- Fréquence/dose/durée : La fréquence des visites est déterminée par la gravité de la contrainte. En règle générale, deux à trois visites par semaine pendant les deux premières semaines sont courantes, le nombre total de visites variant en fonction de l’amélioration fonctionnelle.
- Indications : Tous les patients souffrant d’une rupture du tendon d’Achille, qu’elle soit postopératoire ou traitée de manière conservatrice.
- Indications pour l’arrêt du traitement : L’arrêt du traitement peut survenir en cas de douleur, d’intolérance, de manque d’efficacité ou de non-respect du traitement.
La TENS postopératoire pour la réparation du tendon d’Achille n’est pas recommandée.
Justification de la recommandation : La stimulation nerveuse électrique transcutanée (TENS) ne présente pas d’avantage défini pour favoriser le processus de guérison postopératoire.
Chirurgie pour le traitement de la rupture du tendon d’Achille
La chirurgie pour le traitement de la rupture du tendon d’Achille est recommandée comme option de traitement. Lorsque l’on discute des choix de traitement avec les patients, il est essentiel d’aborder les résultats contradictoires des données qui soutiennent à la fois le traitement opératoire et le traitement non opératoire. La discussion doit porter sur la supériorité équivoque de la chirurgie par rapport au traitement non chirurgical.
La prise en charge non opératoire de la rupture du tendon d’Achille avec attelle fonctionnelle et plâtre est recommandée en cas de rupture du tendon d’Achille. Un traitement non chirurgical peut être conseillé dans de nombreuses situations, en particulier pour les patients peu sollicités physiquement, lorsque les risques peuvent l’emporter sur les bénéfices.
Les approches chirurgicales ouvertes et percutanées de la rupture du tendon d’Achille sont recommandées pour les personnes devant subir une réparation chirurgicale. Il n’y a pas de préférence pour une approche plutôt qu’une autre.
La réparation chirurgicale augmentée pour les ruptures aiguës n’est pas recommandée pour les patients qui subissent une réparation chirurgicale. Il n’y a pas de stratégie privilégiée par rapport à une autre.
La réparation chirurgicale augmentée pour les ruptures chroniques ou négligées n’est pas recommandée pour les ruptures chroniques ou négligées.
La mise en charge précoce pour la rééducation postopératoire de la réparation du tendon d’Achille est recommandée comme principale forme de rééducation postopératoire pour l’attelle fonctionnelle ou l’immobilisation rigide des ruptures du tendon d’Achille. Elle est indiquée pour toutes les réparations postopératoires du tendon d’Achille non augmentées, accompagnées d’un moulage rigide ou d’une attelle fonctionnelle. La fréquence et la durée recommandées commencent dans les deux semaines suivant l’opération. L’abandon est basé sur des critères tels que la rerupture, les complications chirurgicales et la capacité physique. Cette recommandation s’appuie sur des données solides suggérant qu’une immobilisation précoce favorise la récupération fonctionnelle à court terme, peut accroître la mobilité du patient et améliorer sa qualité de vie, et n’entraîne pas d’augmentation perceptible des taux de complication.
L’attelle fonctionnelle pour la rééducation postopératoire de la réparation du tendon d’Achille est recommandée comme principale forme de traitement postopératoire des ruptures du tendon d’Achille. Il est indiqué pour toute cicatrisation du tendon d’Achille après une intervention chirurgicale, en particulier entre 0 et 2 semaines postopératoires. Les critères d’abandon comprennent l’intolérance aux dispositifs, l’inconfort et la non-observance.